Laleh Saati, 45 ans, a été condamnée à deux ans de prison fin mars. Motif: elle aurait «agi contre la sécurité nationale en se connectant avec des organisations chrétiennes sionistes.» Cette chrétienne d'arrière-plan musulman avait été arrêtée le 13 février 2024, et emmenée au pavillon 209 de la prison d'Evin (Téhéran). Baptisée en Malaisie, elle était retournée en Iran en 2017, en raison de difficultés qu'elle rencontrait pour obtenir le droit d'asile. 

Interdiction de voyager 

Le 16 mars dernier, Laleh est passée en jugement devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Le juge lui aurait demandé pourquoi elle avait pris le risque de rentrer en Iran, «étant donné que vous avez fait de telles choses [sous-entendu des activités chrétiennes].» La peine de deux ans prononcée à l'encontre de Laleh comprend également une interdiction de voyager pendant deux ans après sa libération. Le verdict a été communiqué à son avocat le 25 mars, puis à sa famille, qui a pu transmettre l'information à Laleh en prison.

Selon le site d'information Human Rights in Iran, Laleh a été convoquée et interrogée par des agents des services de renseignement à de nombreuses reprises depuis son retour. Suite à son arrestation, pendant trois semaines, des photos et des vidéos de ses activités chrétiennes et de son baptême en Malaisie lui ont été présentées. Ceci en tant que preuves de son «crime». 

Les difficultés des demandeurs 

On ne sait pas encore si une caution a été fixée pour Laleh, ni si elle a l'intention de faire appel de la sentence.

L'ONG Article18 constate:

«Le cas de Laleh montre que les activités chrétiennes des demandeurs d'asile dans les pays étrangers peuvent être utilisées contre eux en Iran.»

Laleh aurait-elle dû demander asile en Occident? La plupart des pays occidentaux admettent que les chrétiens sont persécutés en Iran. Le Royaume-Uni, par exemple, reconnaît dans ses orientations nationales que même les chrétiens ordinaires risquent d'être persécutés. Et pas seulement les dirigeants. La Cour européenne de justice a récemment statué que les demandeurs d'asile convertis au christianisme en dehors de leur pays d'origine peuvent remplir les conditions pour bénéficier du statut de réfugiés. À condition qu'ils soient originaires de pays où les chrétiens sont persécutés. Toutefois, de nombreuses demandes d'asile fondées sur une conversion religieuse avouée ont été rejetées. Dans la plupart des cas parce que le juge ne croyait pas que la conversion était authentique... 

Source: Article18