Istuti (pseudonyme) fait partie de la petite minorité chrétienne au sein de l’ethnie meitei, majoritairement hindoue. Elle s'est convertie suite à un sermon qu'elle a entendu sur Jean 3:16 et a été violemment persécutée par sa famille. Aujourd’hui, elle est partenaire de Portes Ouvertes au Manipur.

Prise entre deux feux... 

En mai dernier, l'État du Manipur a sombré dans la violence ethnico-religieuse, entraînant le meurtre de nombreux chrétiens. Quand des églises et des villages chrétiens ont été incendiés par des extrémistes hindous, Istuti a été bouleversée. D’autant que des membres de sa famille ont participé aux attaques: «C'est ce qui m'a fait le plus mal, confie-t-elle. Ils ont brûlé mon église, puis ils ont forcé les chrétiens meitei à se convertir à l'hindouisme... Ils pensent qu’ils soutiennent les tribus kuki, majoritairement chrétiennes. C’est pourquoi ils veulent tous les éliminer et détruire leurs églises.»

Istuti était déchirée entre sa foi et son appartenance ethnique. Elle ne pouvait pas aider les chrétiens kuki parce qu'elle était meitei et elle était prise pour cible par les extrémistes meitei en tant que chrétienne. Elle raconte:

«J'étais perdue et j'ai prié: "Seigneur, s'il te plaît, guéris notre peuple".»

Elle était enceinte et le traumatisme émotionnel qu’elle a subi a été si brutal qu'elle a perdu son enfant…

...elle prie pour la paix

Aujourd’hui encore, Istuti pleure la perte de son bébé et la poursuite des hostilités qui déchirent son peuple. Nombre de chrétiens meitei restent persécutés par leur communauté, leur entourage voire leur famille. Beaucoup d'églises ont été détruites et ne peuvent être reconstruites: certains chrétiens ont été forcés de signer des papiers les engageant à ne pas construire d'églises.

Mais Istuti continue de s'accrocher au Seigneur. Elle proclame: «Je sais qu'il me fortifie et qu’il est toujours avec moi.»  Elle n'a pas non plus cessé de prier pour sa famille: «Ma prière est qu'un jour, ils témoigneront que Jésus est leur Seigneur.»

Son cœur se brise pour ses coreligionnaires meitei, qui sont persécutés par leur propre communauté à cause de Jésus: «Tout le monde les déteste. Ils subissent l'oppression de leurs proches, et ceux qui sont pasteurs sont battus et menacés de mort.» 

Elle prie également pour la paix entre les Meiteis et les Kukis. En tant que partenaire locale de Portes Ouvertes, elle apporte aux victimes des deux ethnies une aide alimentaire, accompagnée d'un soutien moral et spirituel.

«Dernièrement, je suis allée les encourager et nous avons offert des toits en tôle à ceux dont les maisons ont été endommagées. Merci de vous rappeler de l'Église persécutée et de persévérer dans l'aide et la prière: nous sommes ensemble le corps du Christ. Merci pour votre soutien dans la prière pour le Manipur», conclut-elle.