Ils sont des milliers, hébétés et ne sachant plus que faire, deux semaines après la catastrophe. Errer en essayant de survivre dans les décombres d'une ville sans eau ni électricité? Retourner dans les villages d'où ils ont été chassés en raison de leur foi chrétienne? Avec quels moyens? Le défi est à la hauteur de leur dénuement. Ils prient en espérant le secours de Dieu.

C'est au matin du 3 mai que le cyclone Fani a démontré toute sa sévérité et son incroyable puissance de destruction. Lancé à plus de 200 km/h, il a balayé la côte orientale de l’Inde en semant la désolation. On déplore 42 morts et des milliers de sans-abri. Parmi eux, ces très nombreux chrétiens qui vivaient dans les bidonvilles de Bhubaneshwar et Puri, deux villes dévastées.

Pourquoi tant de chrétiens sinistrés?

«Par milliers, ils avaient trouvé refuge à Bhubaneshwar après les émeutes de 2008 dans le district du Kandhamal. Ils s’étaient installés dans les bidonvilles et ils travaillaient pour un faible salaire journalier. Les abris de fortune qu’ils occupaient ont été complètement détruits par le cyclone, ainsi que sept églises. Aujourd'hui à Bhubaneshwar. Il faut faire la queue pendant plus d’une heure pour obtenir un seau d’eau potable. Les hôpitaux en piteux état ne fonctionnent qu’à l’aide de générateurs. Les prix des denrées ont été multipliés par dix. Pour ces pauvres gens, il est très difficile de survivre», explique un partenaire local de Portes Ouvertes. Il poursuit:

«S'ils retournent dans leurs villages d’origine, les chrétiens seront confrontés à l'opposition des habitants. C'est un grand défi pour eux. Ils ont besoin de prières.»

Des chrétiens particulièrement vulnérables

C’est ici, au Kandhamal, que les chrétiens ont connu la terreur lorsque les violences de 2008 ont mis à sac 300 villages. Ces émeutes antichrétiennes avaient provoqué la mort de 120 personnes. 6 000 maisons avaient été détruites, laissant plus de 50 000 chrétiens ruinés et désemparés. Certains ont vécu hors des villages, beaucoup d’autres sont partis à Bhubaneshwar, capitale de l’État d’Odisha. Presque tous analphabètes, ils ont connu la discrimination et la pauvreté.

La priorité, ce sont vos prières

Depuis plusieurs années, au travers de partenaires locaux, Portes Ouvertes soutient un large programme de développement pour encourager les familles chrétiennes et affermir leur foi: allocation de microcrédits, construction de maisons neuves, cours d’alphabétisation pour adultes et enfants scolarisés, enseignements bibliques…

«Aujourd’hui, la communauté chrétienne doit faire face aux conséquences immédiates du cyclone: relogement, risques sanitaires et difficultés d’approvisionnement. Le retour à des conditions meilleures prendra du temps. Mais les besoins les plus importants, ce sont d’abord vos prières», souligne notre partenaire.