Rushari Kamberi a besoin de soutien dans la prière. À 65 ans, elle reste profondément marquée par ce que les autorités lui ont fait subir. Ce matin-là, quelques jours avant Noël, elle avait invité quatre amies chrétiennes chez elle, à Karaj. Ces femmes étaient ravies de se retrouver autour d’un thé et de partager des moments conviviaux. Soudain, trois agents du Renseignement font irruption. Les téléphones sont confisqués. Le domicile est perquisitionné. Les agents saisissent les bibles et tout autre matériel d’enseignement chrétien. Rushari est conduite au poste de police. Interrogée sans relâche du matin au soir, elle sera relâchée 10 jours plus tard contre le paiement d’une caution d’environ 6500€. Rushari a été convoquée au tribunal en janvier. La justice lui reproche «d’agir contre la sécurité nationale» et lui recommande fermement de recevoir l’«instruction» d’un chef religieux pour envisager un retour à l’islam.

Harcelé depuis 40 ans

Le 25 janvier, Ismaeil Maghrebinajad (64 ans) a lui aussi été arrêté, à Shiraz. Il est régulièrement harcelé depuis qu’il est devenu chrétien… il y a 40 ans ! Il a même échappé à une tentative d’assassinat. Quand les proches d’Ismaeil ont demandé des nouvelles, les autorités leur ont suggéré de le considérer comme «personne disparue» ! Finalement, Ismaeil a pu appeler sa famille, sans dire où il se trouvait ni de quoi il était accusé. Deux jours plus tôt, Sina Mouloudjan, une chrétienne de 26 ans, a connu le même sort à Ispahan.

Pression extrême sur les chrétiens

Les violences se poursuivent et se multiplient. Le gouvernement vise en particulier les chrétiens d’arrière-plan musulman. Ils sont pourchassés lors de raids policiers dans les églises de maison. Beaucoup sont arrêtés et jugés sévèrement.

«Prétendre que Jésus est Seigneur est une attaque contre l’islam»,

martèlent les tribunaux en rendant leurs verdicts. Malgré les lourdes sanctions infligées, rien n’y fait. Les conversions au christianisme et les églises clandestines se multiplient. Certes, le climat de crainte et d’intimidation pousse des chrétiens à quitter le pays. Mais d’autres résistent à la persécution, se sachant soutenus par nos prières. C’est le cas d’Ebrahim Firouzi, en prison depuis avril 2015 :

«Jésus est notre exemple. Si ma détention contribue à attirer l’attention de la communauté internationale sur la persécution des chrétiens d’arrière-plan musulman en Iran, et à améliorer leur situation, alors je choisis la prison.»